vendredi 22 juillet 2016

Lessive

La pluie d'orage tombe à gouttes voluptueusement engrossées des chaleurs passées. Elle tombe ainsi d'un ciel appesanti des heurs et malheurs que le soleil a chauffés puis brûlés jusqu'à les rendre aussi légers qu'une poussière et l'air, le vent les a emportés là haut, de plus en plus haut mais le haut de nos vies s'est encrassé, et maintenant dégorge à grands pleurs.

Le ciel nous renvoie ses hauts le cœur de roulements de gorge en éclats de lumière.
C'en est trop, il est las de ces braillements humains qui encombrent la terre et ses habitants. Il faut qu'il crie, il faut qu'il tempête, il faut qu'il tonnerre, qu'il renvoie sur la terre, sur les hommes affairés à se quereller, nos amertumes, nos aigreurs dont nous nous débarrassons si aisément. Le ciel est suffisamment grand disons nous pour contenir tous nos déchets.
Mais aujourd'hui le bitume sent le sang et la peur et la détresse et la rancœur et toutes ces choses tristes dont on se déleste impunément.

L'eau du ciel emporte vers la mer la couleur de nos âmes et ce n'est pas beau à voir, ni à sentir. Le ciel renvoie à la mer ce qu'il ne peut plus supporter, et la mer avale, avale mais un jour...

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