vendredi 30 octobre 2015

oxyde

L'occident s'oxyde dans son air confiné.
Il se complaît dans sa rouille
et s'endort sur ses lauriers

L'occident rouille de trouille
dans l'air d'un orient qui l'embrase
en de larges filets migrants

Et rouille et trouille
feront de jolis précipités
précipités dans nos villes
trop précipités pour être honnêtes

Alors l'occident patrouille
aux portes de sa cité
entasse tous ses maux
en zone de bonne moralité

L'occident occit par accident
et s'en excuse évidemment.

jeudi 29 octobre 2015

Dissonances29


Ça y est le numéro 29 de DISSONANCES 
sur le thème du TABOU est sorti. 
Allez voir sa page facebook ICI

Face à face

photo letra calma
Un visage devant toi, une peur qui l'anime
et s'il n'y avait pas de double mine,
saurais tu dire ce que tu es.

Face contre face
ce reflet sombre dans ton regard blanc.
Blanc contre noir.
Qui est l'un et qui est l'autre.
L'autre ?
Cela ne peut pas être toi mais lui
parce qu'il est de nuit,
simplement étrange.

Et les sons qu'il émet,
langue contre langue,
sont perfides bien sûr
pour toi blanche colombe
que sa différence blesse.

Œil pour œil
vos regards croisent leur fer
mais forcément
la couleur d'une des deux mains
cache le crime qui la noircit.

mercredi 28 octobre 2015

Homme en fuite

Haletant, je cours les yeux vissés sur l’arrière et la route s’inquiète de la précarité de ma course.
Derrière. Les voix claquent comme des balles. Tout près. Derrière, un goût de sang partout qui les rend fous.
Le cœur panique devant l’ardeur des traqueurs. Terreur !
Mes jambes ont pris le risque de me ralentir. De toute façon, le feu brûle le peu d’air que mes poumons essoufflés libèrent. Enfer !

Eux :
- Voleur ! Violeur ! Assassin !
A mort piégeur d’âmes, à mort ! Pour les crimes que nous avons commis ou non et qui cognent à nos tempes, à grands coups de haine. Libère nous de la honte. Rend- nous pour un instant le costume des braves gens. Porte notre noirceur et nous blanchis.

Moi :
- Hier Je marchais solitaire sur des chemins loin des hordes sauvages et rumeurs urbaines. Je cultivais mes images et mes mots sous le couvert de mes rêves, à l’écart des rings et des masses exaltées par le spectacle des rivalités, des combats acharnés!
Je passais affublé de mes ritournelles. Mais j’ai dû chanter trop fort, trouer leur plainte. Ils m’ont vu. Ils ont flairé le colporteur d’un étrange langage. Celui -qui-sent-le-bizarre. Le descendant de tous les mal faiseurs. Porteur des virus d’une peste nouvelle, réplique des grandes épidémies galopant dans tous les moyens âges. Il faut éradiquer les mécréants! 
 
Et je fuis haletant, le destin sur mes traces
- un horizon barré par des circonstances aggravantes –
Vers plus loin que quatre barreaux.
Le vacarme de mon cœur contre mes tempes.
Je fuis.
Avec au tréfonds de ma mémoire, l’image obsédante d’un ancien entendu… 
 
Mais lui, était resté droit face à nous. Il avait endossé nos humeurs bileuses et nos relents cholériques. IL croyait en nous disait-il. IL avait versé son sang pour nous et nous nous y étendrions !
Moi je voudrais vivre ! Hors de vos routes ! Vous n’aimez pas sans doute. Aller de mon pas en compagnie du doute. Quelques fois vous rejoindre dans vos auberges. Ou vous accompagner le long de vos berges, comme familier de votre cité.
Vous me diriez combien vos enfants ont changé. Je raconterais les idées que j’ai chassées au fil de traces à peine marquées. J’envierais votre bonheur douillet et vous ma liberté de voyager.
Stop !
Derrière, la peur nourrit la meute de toute sa hargne ! Qui voudrait qu’on m’épargne ?

mardi 27 octobre 2015

Paradis

http://dor24.com/histoire/pyrite-or-fous
Dis sans lieu à cent lieues je ne sais où là-bas, dis lorsque j'étais ce que je ne serai plus, dis l'or qui dort au creux de mon rêve et contre l'ordre de l'ordinaire, terre de contre temps, terre de nos regrets qui recrée à plaisir la plage de nos châteaux de sable, châteaux en Espagne défait grain par grain et refait grain à grain sur ce qui n'est plus tout à fait présent : nos vies d'avant dorées à l'or de notre mémoire et de ses grimaces, le corps et l'âme embellis, paradis de nos vies ravies qui nous ravissent ainsi ravivées. Et nous voilà tristement heureux au rappel de ce moment qui nous ment à ne plus savoir où nous pousse sa voix, mot qui nous parachève : paradis, paradis de pacotille paradis d'opéra, paradis dit perdus qui nous conjuguent
à l'imparfait.

vendredi 23 octobre 2015

Il était une fois

Photo Barabara P
Un vieil homme et son petit fils contemplent la rue qui passe sous leurs yeux. De mon temps dit le vieillard et demain papi répond l'enfant mais papi n'écoute pas. De mon temps c'était une épicerie ici. Et là, vois tu, à la place de cet immeuble qui mange notre ciel, une toute petite maison, dans cette petite maison, un petit garçon dans un short marron, marron parce que c'est moins salissant que le clair disait sa maman, et dans ce petit garçon au short marron un cœur qui bat et gambade, rit, invente des histoires, rêve à demain. De mon temps il y a bien longtemps.

Et l'enfant écoute dans son présent, voit l'immeuble et le petit garçon devant, un petit garçon de son temps. Il entend il était une fois et pense quand je serai grand, parce que son avenir l'attend plus loin, les bras ouvert, c'est du moins comme ça qu'il le voit pour l'instant mais ça ne le préoccupe pas vraiment. Il a le temps devant, papi l'a derrière. Le petit enfant flotte dans le conte de son grand-père, s'émerveille de la magie d'une vie qui sent bon le thym, le romarin, le ruisseau, les vergers et les vignes, les oiseaux et leur chants, une vie d'avant, une vie de contes et de fées, une vie de musée. Et papi regarde son petit fils avec la tendresse du passé, dans ses yeux la sagesse contrainte de celui qui sait que demain est un trou noir. 

Il écoute l'enfant qui dit : 
quand je serai grand 

et il entend : 
il sera une fois.

vendredi 2 octobre 2015

Inconnue

Photo louise garin
J'ai reçu dans ma boite mail une bouteille mise à la mer mais je n'avais pas d'océan où elle puisse flotter... étrange... dedans un poème comme un message codé... intrigant... j'ai suivi le fil des mots... un trésor?... jusque sur une île comme une page ou plutôt une plage jonchée de mots échoués... Ah c'est donc ça la poésie!