samedi 15 novembre 2014

Masques

Aux tempes, sur le cou, qui bat, un chant. Une parole...perdue, nos fortunes... dilapidées, nos vies... jetées. Nos airs de matador contre la tristesse d'une résignation, le déni d'une défaite inavouable. A l'heure des bilans, les regrets, nos mémoires éparses; le temps qui efface les traces.
Glorieux, confiant, voix sûre, je déclame l'épopée d'un ancien moi qui danse des rondes éphémères, avec des rires, des prouesses, des pirouettes, de la peur et de l'amour, par des phrases, des silences, des regards humides...je le chante, ou je me tais sur son passé...Je bâtis, un homme, une vie, une histoire, un conte. Partout l'illusion ma boussole.
Je bâtis, un corps, ses mouvements, ses rencontres, je vole par dessus des mondes. Mes faux semblants .
Mais dans cette peau qui n'est pas tout à fait moi, je ne serai heureux que par procuration.

Texte, © Joël Carayon

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