vendredi 18 juillet 2014

Je viens du fond du terroir!

antoinemoreau.org
Je viens du fond du terroir

Ni Marseille ni neuf trois

Ma banlieue moi c’est la terre

Paysanne, et ouvrière.





Je viens des zones vertes

De là où se déverse

Le silence de l’été

Dans de larges flots épais.



Pas encore de tarpé ni de thé

Mais des moulins qu’on faisait tourner

Dans de minces filets d’eau courant

En plein cœur de nos rêves d’enfants.



Pas de djeun’s pas de verlan

Juste de l’oc dans l’accent.

Pas de fuck, de niqu’ta mère

Mais du putain con dans nos manières.



Pas de Cloud ni de freeshop

Et pas de hip ni de hop

Mais de la pop en ébullition

Avec des fleurs à foison.



Et pas de frères mais des potes

Fils de mineurs, italiens,

Ou réfugiés espagnols,

Fils du "sanaire", mon grand copain



J’ai vu, là où je suis né

Le sabot du bœuf fumer

sous le feu du maréchal ferrant

Et la forge souffler ardemment.



D’où je viens il y a le silence

A peine troublé par les murmures d’antan.

L’avenir a fini de cogner

Contre la porte de ma cité.



Ma France à moi a fini de parler

Est presque enterrée

Avec ses vieux qui voient sans regarder

La neige s’instiller dans leurs os rouillés.



Ma France à moi sentait la ferme,

Le grisou qui s’invite à grandes blessures

Dans notre chair. Morsure

Que le temps laisse ouverte.



Mais la terre où je suis né

N’est pas en Bleu Marine

J’lui trouve bonne mine

Avec son air bariolé.



Et du côté noblesse de quartiers

Il n’y a pas qu’la rue pour s’ faire un’ gloire.

Tout au fond de mon terroir

J’me suis fait mon pedigree.

©  texte propriété Joel Carayon

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