mardi 29 avril 2014

Zebda, cohen.




Ami entends tu...

Manuscrit du chant des partisans ( site de la passerelle)
Ami entends-tu encore aujourd'hui cette mélodie venue du fond de la Russie bolchevique ? Elle a traversé une guerre, armé de courage de jeunes ou moins jeunes partisans. Sa langue ne nous était pas familière. On l'a pourtant chanté avec nos mots grâce à deux hommes Joseph Kessel d'origine lituanienne et juif, Maurice Druon et une femme Anna Marly d'origine russe elle aussi.

Le chant de la libération confié à des métèques rendez-vous compte ! (ironie).
Je l'aurais préférée à la Marseillaise.

Voilà comment je la vois.








C'est une chanson plus qu'une ritournelle. Elle court le long des murs, se pare des couleurs de l'ombre, file se faufile effleure nos lèvres. Elle a l'odeur du sang pourtant elle est belle. Dans ses yeux brillent les larmes du deuil et l'espoir inébranlable d'une aube soulagée de ses peines. Elle chante au cœur des hommes qui résistent, parle d'oiseaux noirs sur des plaines. Elle devient lointaine maintenant et sa parole si faible. Pourtant les voix qui torturent, pourtant les voix qui harcèlent, lacèrent toujours douloureusement sa chair, transportées dans d'autres bouches, d'autres yeux, d'autres sourires. On la fredonne le regard dans le vague, juste un air avec de la vie autour.
Elle s'est posée sur ma main le temps d'un refrain, moi qui ne la connais pas vraiment je l'aime dans sa robe légère, son geste grave, sa grâce drapée d'une douce tristesse, sa vigueur précaire et sa foi farouche en La Victoire.

Ami entends encore aujourd'hui son appel.

mercredi 23 avril 2014

Mon doux foyer poivré

http://www.allocine.fr
Des montagnes barrent un ciel comme une prison. Au sol des pierres. Dans l'air une lumière fade, un silence clair ou pesant selon le moment. Un village blotti au creux de sa prison. Dedans quelques voix qui résonnent occasionnellement. A la nuit tombée, une enseigne maladroitement bleutée de néons hollywoodiens. Un regard qui vient du dehors, hors de l'enseigne, du village, de la prison, de la montagne. Un regard conduit par des yeux noisettes, posé sur un visage qu'une certitude éclaire de sa fermeté. Un sourire, des yeux avec une longue chevelure brune, armés d'une détermination farouche. Étrangère. Une femme jeune, petit bagage à main- il fait nuit arrive à pieds dans cette montagne, ce village, cette prison avec l'enseigne aux néons qui brûlent la nuit, avec ces hommes. Hostiles. Elle arrive devant son école, sourit à la porte fermée. Pourquoi tu ne m'ouvres pas tes battants, pourquoi tu ne m'entoures pas de tes bras chaleureusement, généreusement ? Je viens pour tes enfants. Pour eux j'ai laissé mes frères et un père qui voulaient me marier. Je viens envers et contre tous. En femme libre !... Une femme jeune et seule dans un village qui la repousse devant une auberge aux néons pompeusement hollywoodiens. Dedans des hommes bâtis dans le silence de cette enseigne, de ce village, cette montagne qui les protègent comme une mère trop possessive. Moi qui l'ai vu , je peux te dire qu'elle était belle cette insoumise rehaussée de la noirceur des seigneurs mâles.
©  texte propriété Joel Carayon

mercredi 16 avril 2014

Adiou

Il me manque, me manque, me manque ;
par le grand silence qu'il me lègue
et que je remplis de mon vacarme.

Je lui demande, mande, demande ;
si par la magie d'un conte il reviendrait.
Mais de ma voix ne sort que le mime d'un mot
dessiné sur le bord de mes lèvres.

lundi 7 avril 2014

Le vent de l'oubli

Le vent sème son chant sur la ville qu'il ébouriffe de son souffle fantasque,
enroule sa verve dans ses rues étroites, 
dévale en larges colères ses avenues. 
Ce vent qui soulève la mer par son empressement farouche, 
mouille son ciel de nos plaintes. 
Ce vent gomme la rugosité de nos humeurs, 
polit la colère et le ressentiment, 
use l'amour qui nous lie, 
façonne un paysage trop plat, trop lisse pour qu'il nous retienne, 
dépolit nos miroirs, floute nos reflets, fatigue nos idéaux. 
Ce vent déleste notre mémoire de ses grains de folie.
Ce vent assèche nos larmes et nous apaise. 

©  texte propriété Joel Carayon
 

vendredi 4 avril 2014

miroirs

http://obsession.nouvelobs.com/news/la-beaute-chanel-en-kaleidoscope
L’œil ce miroir, indéfiniment se scrute. Et dans le regard de celui qui questionne l'empreinte d'une tension immense. L'ombrage de ce qu'on ne voudrait pas lire se mêle à l'espoir secret de trouver dans un nouvel iris l'affiche d'un soi endimanché. La jubilation y côtoie l'abîme qui se creuse à l'interface de l'homme et de son désir, ce doute vertigineux qui prolonge une longue blessure.

Prends garde que l'image ne se brise et que de multiples voix ne t'imprègnent de leurs timbres discordants.

©  texte propriété Joel Carayon

mercredi 2 avril 2014

Miroirs

De l'envers à l'endroit, le regard se perd sans la pliure horizontale qui désigne à l’œil la cartographie de nos usages. Dans l'eau, le reflet inversé d'une image qu'on voudrait le paradis se trouble de nos respirations terrestres puis disparaît avalé par les rides et les vagues dont nos vies se couvrent avec le temps. Dans le ciel, les mêmes ombrages s'y déplient et offrent à nos yeux avides d'illusions les promesses de nos espoirs rebondis de miroirs en miroirs où nous nous perdons dans la fascination obsédante de nos visages dupliqués à l'infini. 

©  texte et photo propriété Joel Carayon
 

mardi 1 avril 2014

Le monde vient cogner à ma porte.




http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.mairie-albi.fr


Le monde vient cogner à ma porte.
J’ai ouvert au réveil.
Au dedans sonnent encore
les histoires du sommeil
Au dehors
les histoires de l’éveil.

Hé toi!

http://katebardot.com/?p=885
Hé toi, mon ami, mon frère !
Toi, là ou là, ma main vers toi !
Vers toi, toi, toi ou toi !
Une place, chez moi
pour toi...